Batman en live à Denver ?
Les Etats unis aiment les armes à feu. Culture du far West ou respect de l’individualisme, le colt en poche vaut code pénal. L’arme individuelle fait office de police, juge et sanction. C’est une dissuasion passive généralisée qui enrobe l’être dans ses déplacements. Chacun connaissant par avance la sanction d’une violation d’un droit reconnu par l’Etat.
Dans son ensemble, le territoire américain est tranquille et l’on ne tire pas à tous les coins de rue sur son prochain. La tuerie de Denver n’est qu’un épiphénomène d’une violence contenue et convenue. Il n’y a aucune explication politique dans le geste de ces tueurs souvent jeunes. Tuer fait partie d’un grand jeu morbide. La mise en scène faisant office de scénario cinématographique.
Dans la tuerie de Denver, la rencontre entre la première de Batman et la folie meurtrière n’est pas fortuite. Elle fait partie d’un plan imaginaire nourrit et enrichit par la culture des jeux vidéo en ligne. On sous estime trop souvent l’impact de ses jeux sur l’inconscient des personnes vulnérables et l’on préfère y superposer la nécessaire prohibition des armes à feu.
La France ne fait pas modèle en la matière, les armes à feu sont en vente libre et aucun chasseur n’a dans l’obligation de laisser son fusil dans une armurerie. Comme aux Etats Unis les armes font office de dissuasion à l’intérieur des domiciles. Seul l’espace public est réservé à la puissance publique.
Notre pays n’échappera pas à ce type de scénario catastrophe dans un lycée ou un lieu public tant que des mesures ne seront pas prises contre les jeux en ligne faisant l’apologie du meurtre. S’il faut différencier les deux problèmes : la détention d’armes et la culture du meurtre en ligne, ce n’est pas pour légitimer le port des armes à feu, tout au contraire… mais bien pour dégager un phénomène nouveau. La dangerosité des jeux en lignes morbides et leur non encadrement par les pouvoirs publics
Igor deperraz