Agenda de rentrée
C’est la rentrée, les journaux reprennent vie, les micros s’ouvrent sur les voix connues. Pour une grande partie de la population, l’année civile en cours n’existe pas, elle commence au 1 septembre et se finit au premier jour des congés payés. C’est une prise illégale du temps choisi sur le temps comptable ! Les grands éditeurs traditionnels d’agenda ont vite compris l’intérêt commercial qu’ils pouvaient tirer de la situation.
Vendre un agenda pour la rentrée civile dans la foulée des fêtes de Noël et en vendre un autre à rentrée « scolaire ». Les premières cibles ont été les étudiants et les profs. Aujourd’hui, le nouvel agenda signe les bonnes résolutions professionnelles de tout un chacun. Le temps aussi d’oublier certaines relations et d’en ajouter d’autres, car rien à ce jour n’a remplacé le bon vieux papier pour répertorier ses petites adresses et noter ses rendez-vous.
C’est donc sur une nouvelle page que commence cette rentrée avec cette hésitation chronique a quitté l’agenda civil pour le scolaire ! Cela fait peu sérieux dans le monde de l’entreprise, mais dans l’intimité du sac cela rappelle les années fac. Il existe un format pour chaque ambition. Le format ministre par exemple laisse envisager une longue et dure journée ponctuée de rendez-vous toutes les quinze minutes. L’italien prend le contrepied du classique et le spirale en cuir vachette avec sa recharge implique un esprit mûr et constant.
L’agenda n’est pas le miroir de la personne, il reflète les rêves cachés de celui qui le remplit et joue un rôle thérapeutique non négligeable. De tous les marqueurs du temps il est le seul à maintenir intact la civilisation du papier.
Igor Deperraz