Les internautes sont-ils responsables de la chute de Nicolas Sarkozy ?
La masse de citoyens branchés sur le Web a-t-elle pu s’extraire de la propagande officielle et de la communication gouvernementale pour se faire une opinion sincère sur son Président. Si la Présidence de Nicolas Sarkozy est marquée par la désacralisation de la fonction et par son érotisation, on le doit à la mémoire du Web qui a largement contribué à mettre sans dessus dessous la première dame de France. C’est le grand point positif de son quinquennat, avoir ouvert la voie à François Hollande dans sa volonté de faire du Premier des français un citoyen ordinaire pouvant être jugé comme tout le monde. Pour la France conservatrice, les emportements résumés dans le trop célèbre « casse toi pauvre con » n’ont pas été compris comme la volonté politique d’affronter la fonction et non de la subir mais comme des égards de langage inconvenants. La proximité voulue avec les journalistes et l’invasive contribution par ses proches de twitter à renforcer l’idée d’une présidence sans tabous. La majorité des français n’était pas prêt à affronter la Société parisienne actuelle avec son cortège d’entre-soi. La défaite du Président Sarkosy est donc le résultat d’une France conservatrice mais en ligne ! Consultant le net comme les anciennes revues de romans photos et regardant par la serrure en se disant « Quel scandale ! » .Arrivé à terme du mandat, l’esprit conservateur a pris le dessus et lâché l’inconvenant. Il sera maintenant plus aisé à François Hollande de mettre ses sabots dans le sillon d’une nouvelle forme de présidentialité sans que les français aient à se baisser pour lorgner par le trou de la serrure… igor deperraz