Michel Foucault, les gens du voyage et la caravane du confinement.
Combien de temps encore va –t- on continuer à oublier le reste de l’actualité ? Comme si le confinement n’était pas en réalité la punition infligée à tous ceux toutes celles qui ont eu ces dernières années les dirigeants qu’ils méritent .Nous, moi les nôtres, les vôtres. L’Imprévoyance comme fond électoral à l’ajustement budgétaire. Pas de blouses, de masques, de test ! Responsable mais pas coupable ?
Alors que cette épidémie provoquera moins de morts (nous l’espérons tous) que la vitesse excessive sur les routes et le tabac .Cette course a la liquidité, aux fonds de pension, à l’obscurantisme de la finance a poussé tous les gouvernements à reculer l’âge de départ à la retraite. On semble redécouvrir qu’après 60, on est plus fragile, plus vulnérable. Une redécouverte que l’on ne peut avoir 20 ans trois fois par siècle !
Le virus masque une peur plus grande, celle d’une ouverture des frontières sans contraintes et limites, les barbares sont aux frontières et l’occasion inconsciente de se refermer sur l’entre soi s’affiche sous sa forme la plus archaïque : la contagion pour rétablir l’ordre et la sécurité .
N’oublions pas que l’épidémie de VIH sévit toujours et que les traitements ne rendent toujours pas les vies agréables à ceux qui survivent le traitement.
On ne part pas en guerre contre un virus, on cohabite, on triche, on ruse avec lui. Il faudra donc vivre sous Covid pendant des siècles …et sous confinement ?
Sortir du confinement sans retour en arrière ? Le risque est grand de voir nos libertés s’estomper .Michel Foucault, victime de l’épidémie de Sida écrivait dans surveiller ou punir : »
La peste comme forme à la fois réelle et imaginaire du désordre a pour corrélatif médical et politique la discipline. Derrière les dispositifs disciplinaires, se lit la hantise des « contagions », de la peste, des révoltes, des crimes, du vagabondage, des désertions, des gens qui apparaissent et disparaissent, vivent et meurent dans le désordre (…) La peste a suscité des schémas disciplinaires. Plutôt que le partage massif et binaire entre les uns et les autres, elle appelle des séparations multiples, des distributions individualisantes, une organisation en profondeur des surveillances et des contrôles, une intensification et une ramification des pouvoirs. (..) Le grand renferment d’une part ; le bon dressement de l’autre. La peste c’est l’épreuve au cours de laquelle on peut définir idéalement l’exercice du pouvoir disciplinaire (page 200 Surveiller et punir, Naissance de la prison NRF) » .
On a fixé les gens du voyage alors que leur déplacement, n’est qu’un grand jeu de chaises musicales. Mais outre leur situation inconfortable dans les caravanes qui se soucie de cette communauté ? Et qui invite Michel Foucault à la une de nos média au temps du télétravail et donc de la virtualité comme peut l’être l’œuvre d’un penseur génial et visionnaire. Igor Deperraz
