La comédie inconnue
Les réseaux sociaux ont ouvert le monde et propagé nos petits « moi » sur l’immensité de la planète .web sans affecter pour l’instant nos Arts Vivants. Nager dans cette forêt inorganique mélangeant le théâtre de rue, la musique live, les émotions, les regards et le contact à fleur de peau est une source bienveillante d’humanité et de rencontres.
Une exploration de l’autre dans sa vérité nue. La comédie humaine s’est jouée de tout temps dans le charnel et le visuel. Nous devons aujourd’hui sans cesse nous adapter, adopter à cette nouvelle temporalité pour ne pas oublier nos origines.
Nos écrans tissent une toile inconsciente et dressent pourtant des barrières inconscientes qui font persister les différences de sexe, de peau, de sensibilité. Cet autre que nous définissons comme un inconnu s’il n’a pas collecté ou acheté des milliers de « like ».
La fragilité des rapports humains, ce face à face du quotidien nous donne à percevoir nos émotions primaires, reptiliennes. Nous sommes spectateurs et acteurs de nos vies si nous acceptons de mettre une parenthèse, une distance à l’entre soi de la relation virtuelle. Vivants nous sommes ! Revendiquons l’être au monde en faisant confiance à nos perceptions sensorielles. Le théâtre et la musique nous donnent à jouir de ses vibrations.
Comédien en scène dans des théâtres indépendants, cheveux virevoltants au vent des cachets sont à inscrire au patrimoine de l’Unesco. Défendre les arts vivants, c’est lutter contre le monopole et non l’existence des réseaux sociaux.
Remplacerons-nous un jour le « je t’aime » par un like …La touche du clavier par le toucher de la peau. Le théâtre est résistance et persistance de l’existence, existentialiste minimaliste du 21 siècle.
Pour que le virtuel ne devienne pas la grande prison de l’inconnu, le spectacle vivant doit en rester la clef.
Igor deperraz