Après un an passé à la tête de la cinquième République ,Emmanuel Macron a réussi son pari : revisiter le verbe et ses sujets.
De sa posture de figure tutélaire, au sens de celui qui est chargé par l’article 77 de la charte des Nations Unies d’un territoire sous tutelle, l’opportuniste philosophique a lu à la lettre les institutions et les a confondus par son observation médicale de François Hollande.
Il n’ y a dans cette constitution ,rédigée pour servir le Père des peuples ,le Général De Gaule que cette puissance du verbe pour asseoir la domination présidentielle. Les deux assemblées ne sont qu’eunuques et figures de pantomime de par leur propre soumission au conformisme républicain issue des us de Versaille.
Toutes les paroles d’Emmanuel Macron ne sont qu’ante- paragenèse. Cette décristallisation des corps d’un Ancien Monde est reformulée par la pensée présidentielle avec la seule force de l’esprit. Emmanuel Macron croit en sa puissance .Ce mécanisme que l’on retrouve dans les prémices des religions sous la forme chamanique.
Il a conquis le pouvoir par effraction en imposant à l’imaginaire collectif son charisme au sens littéral. Nous sommes de par notre condition d’animal soumis et résigné à cette forme de domination phallique ,agissant au plus profond du cerveau reptilien. Nous revivons à l’échelle mondiale les replis et conflits primaires du néolithique .
Un Robespierre de son temps, mais que devint cet incroyable penseur politique au fil des déconvenues révolutionnaires ? Dans son chemin que l’on nous dit pavé par Paul Ricœur ,ce philosophe du bavardage et de l’entre –soi philosophique, il se dresse d’autres formes d’arguments que la décantation lacanienne des objections . Il y a plus prosaïquement : l’incompréhension .
Le « mon peuple » du Président pourrait rapidement se résumer en une acceptation plus générique de la communauté nationale. Le peuple dans sa formule plus triviale. Cette pensée très ras des pâquerettes qui reprend le dessus lorsque l’interlocuteur lâche prise.
Qui comprend aujourd’hui l’Histoire que l’on veut imposer au nom de la France et au « non » du peuple .On comprend tous qu’il y a un peu de distorsion dans la gratuité des voyages pour la grande famille des cheminots et l’ on comprend aussi tous que les trains ne partent plus à l’heure, mais en quoi supprimer le statut des cheminots va changer la couleur des sièges des TER ?
L’aventure intellectuelle d’Emmanuel Macron , accompagnée par une Presse et des intellectuels croupissants sous la honte de la Reproduction prend le risque d’assommer le peuple avec l’arrogance de ceux qui ont pu ,de par leur facilités ou leur naissance faire du verbe un sceptre de leurs ambitions verbeuses . L’ascension du promeneur du Touquet sacralise des décennies d’emphase médiatique .
C’est ou Sait le sens de l’Histoire ?
Igor Deperraz