~~Discrimination liée à l’âge de départ en retraite tardive des instituteurs et des professeurs
Prolonger l’âge de départ à la retraite jusqu’à 65 ans n’est pas une mesure inutile. On peut et cela serait souhaitable pour la collectivité travailler au-delà de 55 et 60 ans si la santé, la profession le permet. Pour ce faire, il faut que la médecine du travail soit efficiente. Les postes au-delà de 50 ans doivent être aménagés pour que le salarié ne soit pas accablé de reproches et de discriminations liées à l’usure de son activité. Les instituteurs de la république avaient vu leur métier reconnu :« pénible » et leur âge de la retraite fixé à 55 ans. Cela se justifiait par le nombre d’heures en présence des élèves, le bruit, la jeunesse qui use comme chaque parent peut le comprendre aisément.
En niant d’un coup de baguette magique cette pénibilité, les politiques ont oublié que ces professionnels étaient en face d’enfants et que la bonne humeur et la santé étaient une condition sine qua non d’une relation pédagogique réussie. Face à cette montée des générations à qui l’on refuse de prendre ses quartiers d’hiver et à qui l’on a supprimé les départs progressifs à la retraite,la tentation est grande de profiter de cet allongement de 10 ans… pour humilier ,culpabiliser et renvoyer ces instituteurs en stage de 3 jours de formation ou rééducation chez des professeurs plus jeunes et plus dynamiques . Cette forme de harcèlement et de discrimination amène à la dépression pour les victimes et au silence de la personne mise en cause ? Pourquoi ? Cela relève du mythe du jeunisme. Les professeurs et les instituteurs de plus de 50 ans sont à partir de cet âge des personnes âgées qui veulent croire à leur jeunesse éternelle. Non que leurs capacités physiques en soi altérées visiblement, mais leur vieillissement prend le pas sur l’image des magazines.
Vue qui baisse drastiquement, articulation et hanche en souffrance pour tous ceux qui ont eu à porter de jeunes enfants et surtout une incapacité neurologique à comprendre en un tour de clef à molette les changements de programme. Qui voudrait s’avouer personne âgée ? Une personne qui a trempé sa plume dans un encrier et a connu l’arrivée de la télévision noir et blanc ? Tout le monde sait que l’éducation nationale ne prend pas en compte dans le travail les difficultés liées au vieillissement.
Devant la multiplication du harcèlement et la discrimination liée à l’âge, ces personnels devraient être accompagnés par une médecine du travail et bénéficier d’aménagement ergonomique de leur environnement. En outre les recycleries et le mépris devraient laisser place à une véritable formation spécifique des plus de cinquante ans.
Les effets de la politique ancienne de France Télécom a poussé des salariés au suicide, cet état pourrait dans les années à venir se produire dans l’Éducation nationale si les techniques de management et la discrimination liée à l’âge ne sont pas remises en question. Il faut choisir. Faire travailler plus ses salariés et les adapter à cette nouvelle organisation du travail et de la société ou leur laisser le choix de partir à 55 ans pour tous. IGOR DEPERRAZ