Du XI arrondissement de Paris à Guantanamo ?
Il y a encore quelques jours un syndicat annonçait son intention de lancer un grand mouvement social pour soutenir les salariés d’Air France licenciés pour des faits de violence par ailleurs contestés. Le sujet n’étant pas de se substituer à la justice, mais de se poser la question fondamentale de la liberté de manifester aujourd’hui suite aux attentats et surtout celle de manifester son opposition aux gouvernements, quelle que soit son idéologie du jour.
Si l’on s’en tient au sens des mots, la France n’est pas en guerre, mais elle doit faire face à ce que l’on peut qualifier d’action militaire organisée sur son territoire. Il y a de la barbarie, de la haine, de la religion détournée, mais ces actes ne sont pas le fait d’une armée de musulmans envahissant notre territoire .Ils n’étaient que 10 ! Dix de trop, mais dix au regard des millions de personnes qui pratiquent ou se revendiquent de l’Islam.
Si ces dix écervelés avaient agi pour défendre la vente de drogue dans leur quartier, la réponse aurait-elle été la même ? Nous avons des services de police remarquable, des services de renseignement qui fonctionnent .Il est bien entendu nécessaire d’en augmenter les effectifs. Des mesures sécuritaires doivent être prises pour contrôler les accès au territoire, pour surveiller les extrémistes et les criminelles, mais cela justifie-t-il une restriction de nos libertés ?
Devra t'on prolonger le départ en retraite des policiers et gendarmes à 70 sous prétexte de sécurité nationale .Devra t-on travailler le dimanche pour soutenir l’effort de guerre ? Nous interdiront-ils de manifester dans les rues pour notre propre sécurité.
Viendra bientôt le temps où l’on interdira les mosquées, les livres qui traitent de l’islam,les syndicats contestataires et au final rétablira t on la censurent sur la presse ?
Ils ne sont que 10 et nous sommes des millions à vouloir vivre dans une DEMOCRATIE même au prix du sang. Mireille Delmas-Marty le rappelle « Dans une « guerre »contre le terrorisme global, elle va durer longtemps, le risque est grand, au motif de défendre les valeurs humanistes, de les mettre en danger, comme l’on fait les Américains en autorisant la torture et en ouvrant Guantanamo »
Nous n’en sommes pas là mais à vouloir interdire les rassemblements à République pour manifester notre compassion envers les victimes, Il y avait déjà les germes d’une pathologie de l’ETAT à se dissocier du concept de liberté individuel.
Igor Deperraz