Promenade touristique dans l’État islamique et au levant chapitre 1
Il n’y avait plus rien de ce qui fait que la mémoire peut toujours se raccrocher à quelques images furtives .Plus de journaux papier ,plus de fiches horaires pour prendre un avion ,plus de livres ,de revues sur laquelle je puisse m’appuyer pour prendre une décision .Le WEB saturé et pollué ne fournissait plus que des publireportages mal ficelés .
Ils ne savaient rien ; nous ne savions rien ; et ce n’était pas la faute de nos politiques, mais bien à notre responsabilité de citoyen d’avoir cru un temps que cet espace numérique allait nous élever vers les sommets radieux du progrès. À force de chercher la connexion, le bon code, nous passions notre temps à attendre une fenêtre de tir pour entrer les informations obligatoires qui faisaient de nous, des êtres décidant .Qui au final avait voté aux dernières élections Qui avaient vérifié la respectabilité du scrutin ? De tout cela, je ne me souciais guère, prenant appui sur de bons et loyaux algorithmes que ce vieux fou de Guillaume m’avait donnés. Lui qui croyait encore et encore à la fertilisation de nos espérances par de simples alignements de nombres aux propriétés quantiques. Pour connaître un monde sans, il fallait se résoudre ou se dissoudre dans l’État qui nous faisait front.
L’État islamique en Irak et au levant .Un État qui avait fini par imposer sa gouvernance à la moitié de notre terre nourricière. Il n’admettait ni portable ,ni centrales nucléaires ,il n’avait pour toute énergie que leur discours de haine abrité sous le parapluie d’un message religieux teinté d’écologie .Une contradiction ,une dialectique de l’absurde qui leur avaient donné une victoire décisive sur notre piètre condition d’héritier des lumières.
Nous ne parlions plus de guerre froide, mais de guerre climatique. J’avais donc pris la décision saugrenue mais réfléchie de prendre un billet dans le dernier train qui faisait la navette entre Berlin et Bagdad …. (À suivre)
Igor Deperraz