Supprimons les vacances scolaires des professeurs
Les enseignants vont reprendre le chemin de l’école comme leurs élèves qu’ils ont quittée il y a un peu moins de deux mois. Ces vacances scolaires qui provoquent depuis toujours l’ire de la population active sont des exemptions de service. L’état ne veut ou ne peut faire travailler ses employés parce qu’il ne sait quoi en faire .Tous les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas logés à la même enseigne comme les chefs d’établissement ou l’ensemble des personnels administratifs .L’Éducation nationale paye paradoxalement un supplément à ceux qui acceptent de travailler durant les congés pour faire du soutien scolaire alors qu’ils sont par ailleurs exemptés de travailler.
Ces congés sont l’objet de tous les fantasmes chez les professeurs et nombre d’entre eux pensent qu’ils ne sont pas payés pendant ces vacances. Ces professeurs sont pourtant sur la même grille indiciaire que les autres fonctionnaires de catégorie A. ils ont le droit à un minimum de cinq semaines de congé payé en dehors d’accords particuliers.
Depuis 1950, cette catégorie de fonctionnaire se voit imposer un minima de service qui varie selon le diplôme. Nul ne s’est posé la question de son maxima .Il est de 35 heures par semaine si l’on s’en tient à la réponse faite par l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jacques Lang, de 39 pour les plus vindicatifs …Les différentes études montrent que l’on dépasse ses temps légaux.
La recherche du temps de travail maximal dans l’Éducation National est pourtant d’une grande acuité puisqu’elle permet d’éviter une discrimination sexiste envers les femmes et les hommes qui élèvent leurs enfants à temps partiel. A moins de considérer que les enseignants élevant leurs enfants doivent travailler plus pour gagner moins.
Alain Juppé a donc raison de demander aux enseignants de rester dans leurs établissements 35 heures. C’est une position de bon sens et de droit .Pour les anciens instituteurs devenus professeur d’école, ils auront l’occasion de percevoir ce qui relève du travail payé de celui dissimulé ou non payé.
Neuf semaines de congés payés comme tous les fonctionnaires de l’Éducation nationale et 35 heures par semaine dans les établissements permettraient de résoudre l’éternelle équation des programmes et des personnels en surcharge horaire comme les directeurs d’école primaire.
Si demain, l’ensemble des professeurs passaient 35 heures dans leur établissement, on pourrait enfin juger avec objectivité toutes les velléités de réformes qui se suivent et ne se ressemblent pas et embaucher si nécessaire afin de résorber une partie du chômage des jeunes.
Igor Deperraz