École privée et statut des directeurs d’école
La réforme des rythmes scolaires ou pour être plus précise la mise en place d’activités complémentaires au seing des établissements du premier degré ne concernera pas les 12,6 pour cent des écoliers qui fréquentent les écoles catholiques sous contrat. Pour le privé, le patron, c’est le chef d’établissement alors que pour le public, c’est l’Inspecteur départemental.
Rien oblige l’école privée, L’art L 442-0 est clair à ce sujet même si ces écoles peuvent toucher le fond d’amorçage de 4OO millions d’euros, elles n’ont aucun compte à rendre. C’est toute la supériorité actuelle de l’enseignement privé, disposé de chefs d’établissement libres d’organiser leur école dans le cadre des 36 semaines annuelles et des 27 heures hebdomadaires.
Les écoles sous contrat vont pouvoir négocier cas par cas ce qui est au mieux pour leurs clients et rendre le meilleur service possible aux usagers. C’est une concurrence déloyale sur les écoles publiques qui sont, quel que soit le cas de figure obligée de se lancer dans une aventure sans avoir toujours les opportunités financières de mener à bien un accompagnement scolaire de qualité .
La réforme amorcée par Vincent Peillon aura mis en lumière l’incroyable liberté accordée en termes d’organisation structurelle à l’enseignement sous contrat alors qu’il refuse dans le même temps d’accorder un statut de chef d’établissement aux directeurs du primaire.
Le ministre pourra toujours assouplir et au final remettre en question le travail effectué depuis la mise en place d’une réflexion collective sur l’aménagement de la journée de l’enfant, l’école privée restera en France la seule entité scolaire à s’inscrire dans la modernité et dans une approche raisonnée de la réforme. Ce qui ne manque pas de piquant ou de Peillon pour un gouvernement socialiste.
Igor Deperraz