Camille Lepage s’en est allé.
Camille Lepage, jeune reporter de 26 ans a été tué en Centre Afrique par un groupe Peul, des ex Seleka ou a pu tout aussi bien être la cible d’un enlèvement programmé. Comme dans beaucoup de régions dans le Monde, l’État est absent et il bien difficile de savoir qui fait quoi et pourquoi.
Les uns braconnent de l’humain pour les revendre à des preneurs d’otages, d’autres s’affirment avec détermination pour gagner quelques trophées auprès de leurs compagnons d’infortune. Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour assassinat … C’est la procédure …mais il faut reconnaître que le monde vu de paris n’est pas le même que sur le territoire africain. Aujourd’hui, demain, une femme, un homme, un enfant va périr ou subir des violences criminelles pour le simple fait d’avoir regarder de travers un mercenaire à la gâchette facile.
Une femme se fera violée dans le silence d’une maison de terre battue et personne n’ira déposer plainte au parquet de Paris pour enquêter sur ce qui est un crime. On parle d’assassinat pour les hommes et les femmes venues des pays riches, mais quel terme emploie t- on pour toutes ces millions de victimes du néocolonialisme assassiné par des milices patronales protégeant les intérêts des grands groupes occidentaux.
Mourir sur le front est une tragédie pour la famille de Camille Lepage. Cette peine et cette douleur ne sont pas négociables. Il faudrait plutôt associer cette mort injuste , brutale et insoutenable au sort de ces populations brisées , humiliées par le jeu trouble des pays coloniaux qui ont entamé depuis des décennies la crédibilité d’un État de droit pour mieux servir leurs intérêts économiques.
Camille Lepage s’en va au pays des injustices et des malentendus, peut-on comme François Hollande évoquer un assassinat ou plus simplement doit on évoquer une mort brutale dans un pays qui ne compte plus ses morts et a arrêté depuis longtemps de pourchasser ses assassins.
Igor Deperraz