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Chroniques matinales

Chroniques matinales

Par deux points de vue passent une ...droite. Par un point de vue passe une gauche ou le contraire. Des chroniques et photographies publiées dans les journaux: "LE MONDE", "Le MONDE MAGAZINE" "LE MONDE TÉLÉVISION""LE NOUVEL OBSERVATEUR", "Le nouvel obs .fr","Les INROCK...", "LA TRIBUNE DE GENÈVE", "POLITIS",Action communiste .les informations dieppoises le réveil L'anticapitaliste, "La FRANCE "AGRICOLE",La Manche libre.fr "le Plus"."La VIGNE", "SINE mensuel "La Manche libre.fr" accréditation festival Albi, fête de l'Humanité. festival off Avignon. (plus de 1000 chroniques publiées) chroniques et flash info à Radio FMR Jusqu'à 2500 visites par jour....! événements ,photographies Igor Deperraz Normalien . études de cinéma à Paris-Sorbonne. jury Petits Molière Téléphone 0785473094

Publié le par igor deperraz

L’écriture aléatoire

N’y a-t-il rien de plus vorace que la presse en ligne ? Les grands hebdomadaires ou quotidiens nationaux se sont lancés dans cette aventure en s’alliant ou rachetant des sites dédiés avec plus ou moins de bonheur. La rédaction citoyenne y a pris une grande place. Spécialistes diplômés et reconnus, dessinateurs, chroniqueurs culinaires, politiques et sportifs sont les petites plumes des canards en ligne.

Les blogueurs sont les nouveaux correspondants de la Presse nationale occupant un espace juridique vacant tout en se faufilant dans les mailles d’un filet de plus en plus petit. Les titres hésitent entre participation et exclusion, parfois censure.

  Si l’on prend l’exemple de la rubrique du nouvel observateur « Parole de lecteurs », elle apparaissait auparavant dans la page d’accueil du site donnant aux « correspondants » une lisibilité et au final des milliers de lecteurs. La rubrique n’apparaît plus ni sur le site ni sur le blog invité ! Une authentique parole miroir. Le narcissisme poussé à son paroxysme. Le nombre de commentaires d’un article marquant le temps « d’antenne »tombe inévitablement à zéro. Une hésitation éditoriale de la part de l’hebdomadaire qui touche aussi les autres journaux.

La trace papier reste donc incontestablement le marqueur indélébile d’une double exigence : la distinction et la reproduction. Une confusion bourdonnante qui devrait amener les éditeurs de presse à mieux considérer le « minerai ». Il n’y aura pas de pérennité des titres de Presse sans une certaine perméabilité et mixité   .

L’écriture aléatoire n’est pas une marque de fabrique durable.

 

Igor Deperraz

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Publié le par igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

Stéphane Hessel  

Stéphane Hessel aurait très certainement écrit pour le jour de sa mort, non le célèbre « indignez-vous ! Mais réjouissez-vous ! Celui qui échappa aux camps de concentration de Buchenwald et Dora n’avait pas son pareil pour imposer le verbe comme mode d’action.  À 95 ans l’homme aux vies multiples n’hésitait pas encore il y a quelques jours à confronter ses pensées avec le bouillonnant Cohn Bendit . Quels que soient les raccourcis que prenaient ses pamphlets, ils portaient en eux un message universel. Ne vous soumettez jamais ! Plus qu’une philosophie de l’indignation, Stéphane Hessel restera le prophète laïc de l’insoumission. Les grands acquis de la Résistance n’étaient pas à chercher dans l’élaboration d’un programme à respecter pour les siècles à venir, mais dans leur formidable Utopie. La simple croyance dans l’Homme. Réjouissez-vous ! , la barbarie, les puissances d’Argent, l’injustice, la vieillesse ne soumettent jamais l’Homme s’il adopte une posture de contestation face aux pouvoirs. Stéphane n’est donc pas mort dans la nuit de mardi à mercredi, il a tout simplement pris un peu de repos. Son sourire bienveillant accompagnera toujours un mouvement de société qui n’a pas fini de renaître sous bien des  formes. Une réincarnation politique de l’indignation.

Igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

DSK guette

La Presse française est-elle prête aujourd’hui à signer collectivement une Charte de déontologie contrôlée par un organisme indépendant de type CSA et abandonner une partie de sa ligne éditoriale au profit d’une éthique collective ? Aucun des grands titres de la Presse quotidienne ou hebdomadaire ne s’est interdit de dépêcher un de ses journalistes au chevet de DSK. Pour cette affaire la chasse rapprochée a souvent été confiée aux plus grandes plumes des services politiques. Depuis le début, l’aspect politique est bien mince. Complot, déstabilisation, piège peut-être ? De la première dépêche qui est tombé aux révélations du Carlton, mais aussi des petits soucis de DSK au sein de l’institution internationale, rien ne semble relever des services politiques des rédactions, mais bien du service santé ou plus probablement de la rubrique société. Le Huffington Post affiche un partenariat nourri avec le journal « Le Monde » sans que d’aucuns relèvent la chronologie de son introduction sur le marché de la Presse en ligne (23 janvier 2012). L’affaire DSK démontre une fois de plus la faiblesse des rédactions face à ce que l’on peut appeler la puissance de l’Argent. Si un homme peut faire ce qu’il veut de sa vie privée, il y a des cas où inévitablement ses turpitudes sont relatées sur la place publique .François Mitterrand a pu un temps préservé Mazarine Pingeot, mais son installation dans une aile du Palais de l’Élysée rendait la situation moins intime. Bill Clinton pouvait prendre sa pause café comme bon lui entendait, mais la justice américaine ne l’entendait pas de cette oreille ! Que Dominique Strauss Kahn soit un épicurien hors du commun, nul n’en doute ! Mais qu’aujourd’hui il invoque des atteintes à sa vie privée ? Dans ses confessions, il ne manque jamais d’évoquer ses regrets sur son comportement qui lui ont valu outre de payer au civil des dommages et intérêts à une femme, mais qui lui ont valu aussi une incarcération dans un pays démocratique. Aujourd’hui, l’affaire du Carlton met en lumière les fréquentations inappropriées de celui qui se destinait à prendre en main le destin de la France. Dodo la saumure aurait-il été rapporteur du projet de loi sur la réouverture des maisons closes ? Non Dominique Strauss Kahn est un homme qui sait faire la part des choses entre vie privée et vie publique. Pourquoi n’a-t-on pas fait insérer les mêmes feuillets d’avertissement sur la vie privée lorsque la Presse a publié le rapport de la police New Yorkaise. Un rapport que l’on pourrait classer X, interdit aux mineurs ? Il y a assurément une dérive éditoriale dans la qualification de « politique » de ce qui relève du « people ». Si DSK gagne sur le terrain de l’atteinte à la vie privée, il ne gagnerait pas sur l’atteinte à la vie publique française. Son comportement exagéré a entaché durablement la République et le peuple français. Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dodo la Saumure ce qui est à Dodo la saumure….

 

Igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

Faut-il mettre à poil les profs?

On aurait tort de se gausser d’une courbe ascendante des inscriptions au concours de recrutement des professeurs , 51 pour cent de plus en français, 57 pour cent dans le primaire pour exonérer Vincent Peillon de ses atteintes à ce que l’on peut appeler « avantages acquis », mais ce qu’il est coutume d’appeler dans le monde du travail « contrat de travail ». Pierre est un jeune professeur trentenaire qui a passé avec panache le concours du Capes puis a enseigné 5 ans dans un Lycée technique de la banlieue de Rouen. Pour lui qui n’avait connu du système éducatif que le miroir de la réussite, le métier de Professeur était une voie noble. Il était certain qu’il allait pouvoir faire passer ses savoirs en travaillant ses cours y compris pendant les congés scolaires.

 Petit à petit ce qui au début lui paraissait des petites provocations lui est devenu insupportable « Un jour je demande à un élève de terminal de venir au tableau pour écrire la réponse d’un problème, comme il écrivait avec des lettres de plus de 30 centimètres, je lui demande gentiment d’écrire un peu plus petit, il me répond, j’écris, aussi gros que ma B…. » La réplique était de mauvais goût, mais elle en disait long sur l’intérêt porté sur mon travail » il prit donc, après des centaines d’autres péripéties, la décision de démissionner pour créer son entreprise au mépris des vacances, de la sécurité de l’emploi et de la cantine scolaire …Aujourd’hui en travaillant plus de 60 heures par semaine, il lui arrive de gagner à peine 300 euros par mois, mais il ne regrette rien. « Tu ne peux pas passer ta vie, une boule dans le ventre. Je connais beaucoup de collègue qui ne tenait que parce qu’à la clef, t’as les vacances !!

Comme l’État n’oblige plus ses reçus au concours à signer un engagement de 10 ans, on peut craindre que les finances publiques soient mises à contribution pour financer une formation longue et coûteuse pour un exercice du métier de quelques années ! Soit l’on considère que la crise frappera durablement nos économies et qu’il est nécessaire pour s’adapter de se mettre à la méthode chinoise. Soit l’on espère que le monde du travail va s’adapter et se régénérer ; dans ce cas les  60 000 professeurs pourraient dans quelques années fondre comme neige au soleil .On pourrait être confronté au problème des pays en sous développement économique.  Former dans nos universités et écoles publiques des professeurs qui prendront la poudre d’escampette à la première éclaircie. Penser l’attractivité d’un métier sur la durée de vie d’un ministre lorsque l’on sait qu’il faut 8 ans pour former un professeur est un contre sens économique.

Tout comme profiter de la crise économique pour rogner les avantages acquis sans contrepartie financière relève de l’imposture politique, mais aussi d’une politique de spoliation délibérer d’une catégorie de fonctionnaire .Remettre à plat le régime fiscal des journalistes ou la rémunération des conservateurs des hypothèques ? Les éditoriaux ou les prises de position dans la Presse tiendraient certainement un discours beaucoup moins moralisateur sur le bien du lecteur ou du contribuable.

 

 

Igor Deperraz

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Publié le par igor deperraz

Restauration en Kit

Même chez Ikea, les boulettes servies en guise de mise en course étaient frelatées avec de la viande de cheval ! Nous venions de partout pour savourer ses boulettes de viande de bœuf sans nous douter que le cuisinier avait fait plusieurs fois le tour de la terre pour réaliser son assemblage.

La difficulté pour les consommateurs français, au-delà du manque de qualité des plats résident dans l’impossibilité en droit français d’engager une procédure collective pour tromperie. Car dans ce dossier, ce n’est pas tant le fait d’avoir mangé quelques fibres d’un cheval fatigué que d’avoir été trompé sur la marchandise qui pose problème. Cette grande chaîne d’ameublement est aussi une des plus grandes chaînes de restauration européennes. Si l’on se pose des questions aujourd’hui sur ses boulettes, pourquoi demain ne nous poserions pas aussi des questions sur ses meubles ? Quels produits cancérigènes résiduels restent actifs ?

D’où vient le bois de ses productions. La traçabilité devient aujourd’hui l’enjeu majeur auquel doivent répondre les grands groupes industriels. La facilité avec l’analyse ADN de débusquer de la viande de cheval a permis de tracer le « minerai » dans la chaîne alimentaire, il devrait en être de même pour tous les produits vendus par les groupes industriels. L’obligation d’analyser les produits finis et d’en publier les résultats serait un frein à la dépersonnalisation des productions. Après le meuble en Kit, la restauration en Kit semble avoir pris de grande part de marché sans qu’aucune réglementation n’intervienne pour séparer le bon grain de l’ivraie.

Igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

Vincent Peillon siffle la récré

Vincent Peillon est – il passé maître dans l’art de faire avaler des couleuvres ? Vouloir raccourcir par un savant zonage les vacances d’été ne pourra que satisfaire les professionnels du tourisme et mettre fin à un privilège que beaucoup jugeaient d’un autre siècle. L’Allemagne le fait… pourquoi pas la France ? On sent chez Vincent Peillon la volonté de punir les enseignants que l’on accuse d’être responsables de tous les maux de notre société. Dans son système de pensée, on aperçoit très clairement le bâton, mais l’on cherche en vain la carotte. Prenons aujourd’hui l’exemple des maisons de santé implantées en milieu rural, regroupant plus d’une dizaine de médecins, organisant le travail sur quatre jours semaines avec 10 semaines de vacances par an ? Est-ce un privilège ou la seule façon de maintenir une activité médicale de qualité en milieu rural ? Le ministre de la Santé pourrait mettre fin à ce que beaucoup de patients jugent comme un privilège. Chaque malade voulant que son médecin soit présent pour lui toute l’année. Comme pour le jour de carence qui a eu pour effet de pousser des fonctionnaires à prendre une assurance complémentaire privée, l’allongement de la retraite cumulé à l’allongement de la semaine de travail et au raccourcissement des congés aura pour effet mécanique de mettre en concurrence le secteur privé avec l’Education Nationale. Une bonne chose pour le secteur privé qui ne peut aujourd’hui concurrencer le Ministère de l’Education Nationale en termes de temps libre. Jusqu’à aujourd’hui l’État payait ses profs en temps libre. Le slogan de Nicolas Sarkosy « travaillez plus, pour gagner plus se transforme chez Vincent Peillon en travaillez plus ! Pour les élèves du nord de la France, le raccourcissement des vacances d’été sera aussi le raccourcissement de la meilleure époque pour jouer dehors. Jouer dehors ! Un ministre a-t-il dans son enfance rêvé de rejoindre le bord d’une rivière ou un champ par une belle journée d’été pour taper le ballon ? À trop vouloir casser les jouets de ses petits camarades, on finit par ne plus avoir de copain ?

Igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

François  Hollande au cul de la vache, tu ne le verras plus

Lorsque Jacques Chirac faisait le tour du salon de l’agriculture, il n’hésitait pas à tâter le cul des vaches pour s’exclamer « Les plus belles Salers sont faites dans le canton de… » Nicolas Sarkozy préféra par la suite serrer des mains moins velues et c’est comme cela qu’il écrivit la plus célèbre tirade du théâtre comique français. « Ah non touche-moi pas –alors, casse-toi pauvre con » tout le monde ne s’appelle pas Racine même lorsque le décor est parsemé de pomme de terre. François Hollande ne pouvait pas ignorer ce haut lieu de la petite phrase à la française, à propos de Sarkozy « Ah, bah, tu ne le verras plus ». En quelques années le salon de l’agriculture est devenu le champ lexical le plus fourni et le mieux achalandé du théâtre politique. On y vient plus pour voir des produits de la ferme, mais pour y entendre les phrases qui feront les futurs slogans politiques des Présidents en place. François Hollande vient de lancer, deux expressions savoureuses. Ah, bah qui ne fait pas référence au groupe musical, mais à une forme de prise de parole .On va donc avoir le droit de lire dorénavant « Ah bah je vous ai compris »," ah, bah c’est la crise » et la deuxième qui va fleurir dans toutes les rédactions « L’équipe de France de Rugby tu ne la verras plus ! », « Le mercredi matin, tu ne le verras plus ». Il serait facile de penser que dans salon de l’agriculture, il y a culture, mais en ces jours de crise, rien ne vaut un ti coup de rouge derrière la casquette pour délier les langues de nos présidents.

 

Igor deperraz

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Publié le par igor deperraz

Lisbonne, l’intranquille

 

Sur la place du commerce à Lisbonne, lorsque la pluie se met à tomber, on sort machinalement son grand parapluie noir en attendant le retour de l’éclaircie ou du grand soleil. C’est un peu comme cela que ce pays de dix millions d’habitants, fondateur de la Zone euro en 1999 affronte les mesures d’austérité demandées par la « Troika » et suivit à la lettre par le premier ministre du PSD, la droite conservatrice portugaise : Pedro Passos Coelho. Bruno, ancien cuisinier breton de la Marine française qui tient dans le Bairo alto une Pensao  depuis 30 ans ne se sent pas accablé par la crise. « Il ne faut pas oublier que la révolution des œillets en 1974 n’a pas provoqué la chute du dictateur Salazar ! Il était déjà mort ! Les Portugais sont toujours très conservateurs, certains ont gardé la nostalgie de la dictature ». Contrairement à l’Espagne voisine, la crise du logement n’est pas perceptible même si une nouvelle loi a fait exploser les prix des loyers dans le secteur privé. Les HLM portugais longeant la voie ferrée menant à Sintra accueillent pour une centaine d’euros les exclus du centre de la Capitale.

 Les 23 pour cent de TVA et l’obligation faite de remettre un ticket sous peine d’amende pour le restaurateur et le client ont visiblement bouleversé les habitudes des Lisboètes. Cette mise aux normes de mondialisation entraîne une multitude de liquidations judiciaires dans le secteur de la restauration. L’odeur de morue salée a déserté les rues de l’Alfama pour celle des briocheries industrielles .Gracinda Ferreira fait partie du puissant syndicat de la fonction publique locale et pousse son balais dans les rues escarpées en saluant tous les habitants du quartier qui ne manquent jamais une occasion de lui demandé des nouvelles de ses deux enfants. « Je gagne 532 euros et huit centimes ! Mes enfants n’ont pas de travail et veulent quitter le pays, je n’ai pas d’argent pour quitter la ville et pas de quoi aller une fois à Paris ! Si je manifeste, c’est pour que tout soit comme avant, je suis un peu socialiste révolutionnaire ! » Le leader très charismatique du syndicat de la fonction publique Fransisco  Bneis fait un discours très enflammé devant l’hôtel de ville de Sintra dont le Maire va privatiser les services municipaux et en confier la gestion au Vinci local, la SMAS. La foule des manifestants porte le gilet fluo et dans le calme applaudit largement les accents très castristes de l’orateur.

 Joaquim Reis suit pour la Presse locale l’évènement et confie qu’il ne croit pas dans ce mouvement qui cherche à fragiliser l’actuel premier ministre conservateur. « Il y a les communistes derrière tout ça , ils font de l’agitation, mais au fond ils seraient obligés de faire comme les autres,  ce qui me dérange dans la situation actuelle c’est le sentiment de déclassement . Je suis la première génération de la classe moyenne qui a pu étudier dans de bonnes conditions et avec de bons profs au Portugal et au moment même où on allait être un pays comme les autres , on nous fait replonger 20 ans en arrière . » Irène Lopes Rodriguez s’est levée tôt pour prendre son service au café del mondo. « Moi et mon mari, on a un travail, j’ai acheté ma maison il y a 20 ans et je rembourse 250 euros par mois, je gagne avec les pourboires 600 euros par mois. Mon beau frère et sa femme sont partis en Angleterre pour gagner leur vie, ils n’avaient pas de travail. Les gens ne consomment plus comme avant. Le matin ils prenaient des viennoiseries, maintenant ils prennent qu’un galao (café au lait) ou une bica (express). Même le midi ça a changé, les gens mangent juste le plat principal, c’est ça la crise ». Dans un petit square des hauts de Lisbonne Ana Maria Alvarenga  tricote un passe-montagne pour son mari originaire de Guinée. » Tu vois je pourrais comme d’autres partir au Brésil ou en Angola, mais ici mes enfants vont à l’école à pied et je prends le métro avec mon iPhone dans les oreilles, là-bas tu gagnes peut être de l’argent, mais rien ne vaut la Soledad du Portugal. Amadou vient au bureau de l’émigration de Cascais. « Tu sais, tu travailles ici  6 ans et après, il te donne la Nationalité portugaise, alors quand tu es portugais, tu es français, allemand ou anglais ! »

Le Portugal est-il l’élève modèle de la contestable troïka qui s’adapte au changement et aux déplacements des zones d’influence économique ou le bouc émissaire d’une politique d’austérité poussant à l’exil ses populations ? Il est difficile de répondre tant s’affrontent deux conceptions de l’identité européenne. L’une qui voudrait que l’Europe continue son leadership sur la scène internationale au prix d’une acculturation sans précédent de ses valeurs et l’autre qui voudrait préserver la douceur de vivre au mépris des règles de compétitivité. Au fil du temps, Lisbonne aura perdu chaque jour un peu plus de son identité, se fondant dans cette soupe sans goût des capitales européennes .De ces deux voies possibles, aucune instance européenne n’est en mesure aujourd’hui de débattre et c’est surtout en cela que la révolte se nourrit. Le manque d’intérêt pour le quotidien des gens commence à inquiéter les héritiers de Fernando Pessoa , ce génie hétéronyme qui laissa dans une malle 27 543 textes, dont le célèbre livre de l’.intranquillité.  «Est-ce  je sais que je vis ou bien seulement que je le sais ».

  Igor Deperraz,  Lisbonne  

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Publié le par igor deperraz

 

 

Pourquoi je n’ai pas couché avec DSK ?

Dsk deviendra dans quelques années un de ses personnages à la Zola que l’on cite

Pour désigner un Casanova moderne imprimant involontairement son nom dans le dictionnaire des noms communs. Le déballage réussi de la vie sexuelle d’une journaliste d’un quotidien national qui n’hésite pas à transgresser toutes les règles déontologiques pour sombrer dans le voyeurisme le plus sordide ne peut qu’inciter la Presse à recourir à l’investigation Trash pour vendre du papier. Le centre de gravité du fonctionnaire international le mieux payé du Monde est redescendu à une hauteur moins cérébrale que lors de sa prise de fonction. La question que l’on pourrait finir par se poser n’est plus avec qui DSK a couché mais avec qui n’a-t-il pas couché ? Pour avoir croisé le grand homme, je dois avouer que moi aussi, je n’ai pas couché avec celui que certains n’hésitent pas à qualifier de Don Juan. Nous n’avons donc pas eu le temps de prendre un verre dans une célèbre brasserie près de la Bastille et encore moins de grimper quatre à quatre les escaliers d’un appartement bourgeois vide et désert pour parler de Poésie. Je peux donc aujourd’hui révéler à la France entière que nos regards se sont croisés une fraction de seconde. Je n’ai pas l’intention d’écrire un livre pour relater tous les détails de cette rencontre inoubliable pour moi mais si l’on insiste je me confierais à qui veut bien l’entendre pour dire comment cela s’est passé. Laisser moi le temps de rallumer une bonne vieille pipe pour que mes idées s’éclaircissent et tout redeviendra limpide. Non je le confesse, je n’ai pas couché avec DSK et je suis prêt à en invoquer toutes les raisons. Faut-il donc une Morale à ces histoires où Faut-il pratiquer la politique de l’autruche ? Les mémoires de Casanova sont une littérature remarquable, elles prouvent que l’on peut un jour espérer lire des écrits d’une vie bien singulière de la propre main de celui qui n’en finit pas d’avoir vu l’ours qui a vu l’ours.

Igor deperraz

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