La dernière piste de l’argentique
Le dernier film de Kelly Reichardt, la dernière piste est tourné en quatre tiers, le format de l’ancien 16 mm ou plus simplement, le format télévision .Au moment ou les salles obscures essayent de convaincre de la nécessité de projeter un film en trois dimensions, le pari artistique du scénariste est audacieux et pour finir réussi .Réduire ,le champs de vision et contraindre l’image à se plier au format voulu est un exercice d’une grande rigueur .La démagogie du panoramique s’arrête au désert de l’Oregon. La marche fatale vers un monde meilleur est conscrite à l’étroitesse du point de vue de ces pionniers, incapables de comprendre et d’appréhender avec justesse ce nouveau monde qui s’offre à eux.
C’est dans ce cadre que se joue la quadrature du cercle. Affronter le temps et la fin avec l’incertitude du lendemain.
De ces regards ou de ces robes qui saturent la pellicule Kodak transpire un vague soupçon de testament d’une technique qui devra céder sa place au tout numérique.
En posant ses caméras au rythme des bœufs, Kelly Reichardt compose une fresque bien singulière du cinéma d’avant numérique.
Cette métaphore de la fin annoncée est un bijou de cinéma qu’il faut préserver dans son écrin argentique.