Il porte plainte pour le vol d’un capuchon de stylo
La crise économique qui touche durablement les populations les plus fragiles amplifie les petits gestes de la vie quotidienne pour les porter à leur paroxysme.
Un parent d’élève mécontent de la disparition du capuchon du stylo de son enfant est allé d’un pas pressant porter « plainte » en gendarmerie. Cela pourrait porter à rire et faire les bonnes manchettes des humoristes patentés. Il n’y a pourtant de quoi s’en inquiéter tant l’école, représentant le libre service gratuit de l’instruction est de plus en proie aux attaques les plus mesquines et souvent puériles de certains parents.
L’Institution scolaire, comme les hôpitaux et d’autres services publics ne sont pas préparés à faire face aux caprices existentiels d’une population en manque de représentation politique et malheureusement à leur déficit croissant de savoir-être et savoir-vivre.
Certes, qui vole un capuchon de stylo vole un bœuf, mais il y a là comme une disproportion et un affrontement durable entre l’État et une partie de ses membres. Le pacte social est aujourd’hui rompu et il n’appartient plus aux salariés du public de faire face seuls à la contestation sociale pseudo-révolutionnaire des exclus de la croissance mondiale.
À force de porter le débat sur l’échec scolaire en portant exclusivement la discussion sur la réforme de l’école ,on a fini par oublier qu’une école qui ne fédère plus l’ensemble de ses usagers est une école sans voix et sans portée
Igor Deperraz