Courage, Peillon
Vincent Peillon s’attaque de front à la notation en milieu scolaire. L’exercice favori des enseignants qui consiste à mettre en chiffres ou lettres une performance.
Si le Zéro n’avait pas été inventé tardivement, on pourrait en oublier l’effet castrateur, mais voila, la notation porte avec elle toutes les notions hiérarchiques d’inégalité.
Pour contrarier cette manie française de classer, évaluer avant de former, le Ministre ne manque pas de courage et d’opiniâtreté.
Si les élèves sont classés dans l’ordre croissant, il en va de même des enseignants qui reçoivent une note évaluant leur manière de servir. Ou de mentir.
Les réticences de l’ensemble de la machine Education Nationale ne tarderont pas à mettre en échec les volontés émancipatrices de Vincent Peillon .
Remettre en cause la notation, c’est s’attaqué au cœur de la problématique du bien apprendre.
La conception centenaire du chiffre finit par étouffer l’évolution des savoirs faire et des savoirs être.
A-t-on vraiment besoin d’évaluer des enfants qui n’ont par principe aucune Responsabilité civile et apprennent, non par obligation mais par nécessité. La sanction des savoirs n’est pas le chemin de l’émulation mais le parcours des mutilations.
Réformer la notation c’est inévitablement déconstruire l’école du passé pour l’adapter aux contraintes et évolutions du futur
igor deperraz,