Oradour en Syrie
Oradour aura servi bien des causes politiques, la rencontre avec le Président allemand Joachim Gauck en sera une autre. Il n’échappera à personne qu’il y a une grande similitude entre l’utilisation du gaz sarin par le régime Syrien et le massacre par la division das Reich, le 10 juin 1944 de 642 personnes. Un massacre qui avait été précédé le 9 juin par la pendaison de 99 hommes à Tulle. L’amnistie des « malgré-nous », ces Alsaciens obligés de porter l’uniforme allemand, le 19 février 1953 par le parlement (à l’exception du groupe communiste) a toujours semé le doute sur la volonté de l’État français d’établir clairement l’origine du mal dans les exactions commises.
Comme en Syrie, les instigateurs du massacre avaient échappé aux sanctions, à l’image du général Lammerding , ancien commandant de la division das Reich mort tranquillement chez lui en 1971. Cette amnistie votée par la France est d’autant plus pitoyable que les femmes qui avaient eu le seul tort d’avoir eu une relation amoureuse avec un soldat allemand avaient été tondues, violées et parfois exécutées sans autre forme d’amnistie.
Un geste fort serait de remettre en cause cette amnistie et d’ouvrir un nouveau procès franco- allemand pour établir ou absoudre clairement les malgré-nous. Pour éviter d’autres Oradour, la position de François Hollande est la bonne, espérons qu’il ne soit pas lui aussi gagné par le syndrome Oradour et que le parlement ne vote ou fasse pression symboliquement pour l’amnistie du bourreau Syrien en empêchant des frappes punitives.
Igor Deperraz