Pinocchio en Hollande

 Un petit milliard par ci, un autre par là… la politique de François hollande pourrait tenir sur la première page du magazine Picsou. Se mettre au diapason de la politique économique européenne passe inévitablement par une hausse des prélèvements, mais elle devrait aussi passer par une réduction des dépenses inutiles de l’État ! Multiplication des vices présidences dans les collectivités locales, doublon et gaspillage de l’argent public à tous les étages… Combien de journaux gratuits diffusés par les conseils généraux et puis d’autres par les Conseils régionaux...

La Cour des comptes se fait régulièrement le comptable de toutes ces dérives qui mises bout à bout pèsent lourdement sur les ménages français. La fiscalité locale agit comme le Sheriff de Nottingham dans le célèbre dessin animé (Robin des bois) de Walt Disney, elle passe prendre les dernières pièces dans la tirelire des enfants.

Ne doutons pas que François Hollande en bon père de famille ait suivi avec attention le monde merveilleux du dessin animé et qu’aujourd’hui il y trouve l’inspiration de sa politique économique, mais le moment est peut-être mal choisi de rejouer au Prof de blanche neige. Si le gouvernement continue à prendre tout ce que l’il peut de la main gauche en oubliant la main droite, il prend le risque de laisser le spectateur dans la position du faon de Bambi !

Igor Deperraz

Roger, Maitre et Directeur !

Roger est directeur d’école depuis plus de trente ans maintenant et il n’abandonnerait pas son métier pour tout l’or du monde ! Depuis sa sortie de l’école normale, il ne compte plus les réformes qui se sont succédé au rythme des ministres.

— « Certaines avaient à peine le temps de terminer l’année qu’il fallait en adopter une autre ! “Aime –t’il répéter à chaque fois qu’on lui pose la question de la surcharge de travail administratif qui le rend aujourd’hui rétif au changement.

— ‘Ce qu’il y a de plus dur dans ce métier, c’est de tout bouleverser à chaque changement de ministre ! ! Alors que nos collègues du secondaire n’ont pas bougé d’un pouce, tous les papiers, les projets que l’on te demande à l’école primaire finissent dans les corbeilles des collèges !’ Il énumère le quotidien du directeur” les enquêtes statistiques, les parents, les assistantes sociales ,le Maire ,les adjoints ,les conflits avec les profs ,les réunions avec les collectivités locales ,la gendarmerie ,le médecin scolaire ,et ta classe que tu dois continuer à faire tourner ». Il reconnaît que c’est gratifiant d’être Monsieur le Directeur, et qu’il est fier de servir la République.

— « En fait, il ne faut plus se cacher les yeux, on fait le travail de deux personnes ! celui de chef de service et celui d’instit et bien entendu payé……  une personne » il voudrait bien comparer sa feuille de paye avec un professeur du collège — « moi je touche 2400 euros par mois pour plus de 50 heures de travail ,si tu le ramènes au taux horaire ,c’est plus bas que le SMIC !

— “La réforme du temps scolaire, c’est encore plus de responsabilités et encore plus de réunions avec les mairies” alors aujourd’hui c’est un peu le ras le bol qui prévaut.

— “D’un coté t’as des profs du secondaire qui touche plus de 3000 euros par mois avec des heures sup et nous on travail au tarif des Polonais !”

Pour Roger, le Ministère n’est pas près de faire évoluer la situation.

— » l’intérêt du service, l’intérêt des enfants et puis c’est passionnant comme boulot, les collègues sont accroc à tout ça «

Mais à force de pousser le bouchon, il est arrivé à la conclusion que trop c’est trop, c’est pour cela qu’il est prêt à engager une grève administrative dès la rentrée….à suivre

Igor deperraz

L'abaissement du quotient familial de 2000 euros à 1500 euros menace t-il l'industrie automobile ....

Photographie Igor Deperraz

   Photographies I.D.L'algorithme entre le calendrier scolaire et l’âge de départ en retraite

Le site du Ministère de l’Education Nationale présente en ligne la réforme des rythmes scolaires, mais il présente aussi l’historique des vacances scolaires. Avant donc de comprendre de plus près la révolution de Vincent Peillon, il est intéressant de se replonger dans le calendrier de l’année 1962. Il faut voir ou revoir le film de Chris Marker, film documentaire de 1962.    Le joli mai nous croque avec la voix d’Yves montant une France qui sourit au progrès, mais qui vit la modernisation forcée avec un certain scepticisme. Dans cette société de tous les changements, l’école reprend le 17 septembre et se termine le 29 juin !

 Les sports d’hiver n’étant pas le lobby que l’on connaît aujourd’hui, les enfants ne disposent que d’une semaine pour regarder la pluie tombée derrière les vitres des HLM que l’on construit alors à la pelle. Les enfants d’hier et retraités d’aujourd’hui auront donc bénéficié d’une retraite à 60 ans et de plus de deux mois de vacances l’été.

Il y aurait donc un corollaire entre le calendrier scolaire et l’âge de départ en retraite. Plus on réduit le temps de vacances dans l’enfance, plus on allonge le temps de travail en fin de vie. Si l’on suit la logique du site du Ministère de l’Education Nationale qui présente un tableau comparatif européen pour justifier le passage de 144 jours travaillés à 180, la retraite devrait passer de 60 à 67 ans ! C’est ce que l’on appelle le régime de répartition.

On pourrait le rebaptiser, régime de déperdition. L’équilibre entre générations plaide pour une égalité de traitement, quelle que soit la date de naissance des citoyens. Égalité pour le temps scolaire et le temps de retraite. Plus l’État multiplie les jours travaillés à l’école, plus il allonge le temps de travail et repousse dans un algorithme manichéen l’âge de départ à la retraite. Seul un joli Mai 2018 pourrait nous sortir de ce hold-up générationnel à l’échelon européen. La réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon  s’inscrit dans la logique de l’augmentation du temps de travail sans remise en cause des modes de production et de destruction des écosystèmes. Une croissance sans fin dans un monde fini amène à des conflits générationnels. Comme ces millions de jeunes Français en 14 18 emmener sur le front de Verdun par les anciens de 1870 , les jeunes d’aujourd’hui iront ils au front par l’égoïsme et le vieillissement des consciences .

Igor deperraz  

Manichéisme de comptoir

L’affaire Bettencourt devient au fil du temps un grand feuilleton à tiroir où les rebondissements font devenir méchant le gentil et le gentil devenir méchant. Sur le fond, Madame Bettencourt avait-elle toute sa tête pour distribuer l’argent qu’elle ne savait plus que faire et qui ne lui manquait pas ? Comment évaluer la conscience mentale d’une personne atteinte par ce mal universel que l’on appelle vieillissement …Il est une chose que l’argent, même une des plus grandes fortunes de France ne peut lutter, c’est le chemin universel de la Mort.

Combien de milliardaires ne donneraient pas toutes leurs fortunes pour revivre une seule journée dans la peau de l’enfant qu’ils furent. Distribuer des billets de banque de pleines ou de demi-pleines consciences ne pourront jamais éloigner le point final. Que peut-on alors expertiser ? La lassitude, la peur de la mort, le remord de ce que l’on fut ? Une personne âgée qui n’est pas atteinte d’un trouble neurologique profond a toujours en elle les ressorts de la conscience ?

 Mais cette conscience au monde ne s’exprime que de sa propre initiative et il est peu probable qu’un médecin soit la meilleure personne pour évaluer ce qu’est l’État de conscience et la pleine possession de ses moyens .Le Docteur Cahuzac était il en pleine conscience en lâchant son « les yeux dans les yeux » ? Devant cette difficulté sensorielle, les experts ne peuvent que se contredire et s’opposer.

Chacun a son baromètre de la plénitude de l’esprit et l’histoire de la folie de Michel Foucault a démontré depuis bien longtemps la relativité de ce concept. Dans ce dossier chacune des parties a ses raisons et sa vérité, la milliardaire a peut-être au fond elle-même trouvé le chemin de l’immortalité en faisant de cette affaire une des plus belles histoires pour série noire.

Igor Deperraz

La « Une »

Titres accrocheurs, titres racoleurs, les unes des magasines rivalisent d’imagination pour attirer à elles les passants. Le marché est tendu et la concurrence des tablettes fait rage. Il y a toujours un scandale que l’on souhaite dénoncer et porter aux oreilles attentives de l’opinion publique .OGM, Bisphénol, cigarette électronique, médiator, Cahuzac, Tapie. Les occasions ne manquent pas de coucher sur la une ces pépites.

 On pourrait regretter ce qui est pour les uns de la publicité mensongère et pour les autres de la pure démagogie, cette pratique est devenue au fil du temps la règle commune des magazines. Que dirions-nous si la Une des magazines mettait en avant « L’Islande aura à sa tête un gouvernement de centre droit » ou » Roger Cukierman reprend la tête du CRIF ». Le magazine qui oserait titrer par de l’information brute verrait ses ventes chutées dans des proportions mettant en péril son équilibre budgétaire.

 Si la majorité des lecteurs n’attend pas de la Une, une retranscription fidèle du contenu éditoriale, elle attend néanmoins une certaine retenue dans la dérive tabloïd de son hebdomadaire. Une solution médiane consisterait à faire deux « Une “. La première page, accrocheuse et racoleuse pour la vente en rayon et une deuxième ‘une’ en page intérieure respectant son lecteur et une certaine éthique.

Igor Deperraz