Un mur peut en cacher un autre.
La chute du mur de Berlin mit fin à la séparation idéologique entre le communisme d’inspiration Marxiste-léniniste et le capitalisme libéral .Les deux concepts n’étaient pourtant, pas certain de convaincre les populations libérées du nazisme du bien fondé de leur conception économique respective.
Staline proposa même avant la construction du rideau de fer, la réunification de l’Allemagne et sa neutralité .Cette solution fut refusée par les alliés
.Il faudra donc attendre le 13 août 1961 pour que la frontière devienne complètement étanche. Quinze ans pour choisir son camp ? Est -ce à dire pour autant que ceux qui sont restés ont choisi le socialisme ?
Pour une grande partie des allemands, traumatisés par la guerre, découvrant les camps de concentration et la barbarie nazie, la honte, le poids de la dette morale les fait choisir une Allemagne plus modeste, dans la lignée de la République de Weimar .Pour d’autres, la famille, la maison et le terroir ont primé sur un choix d’ordre politique.
L’Allemagne de l’Est est donc devenu après 1961, un pays largement accepté par sa population.
L’espoir dans l’édification du socialisme a été petit à petit contrarié par la pénurie matérielle institutionnalisée, faute de plan Marshall, mais aussi par la pression des occupants soviétiques.
La Stasi et le contrôle généralisé de la population se sont petit à petit substitués aux espoirs de reconstruction morale.
Une punition acceptée collectivement pour oublier un autre mur de barbelés, érigé aux portes de Berlin ou de Weimar.
Le mur de Berlin a été probablement pour le peuple allemand, un devoir inconscient de réparer l’indicible de Buchenwald. Une dette qui plongea la moitié du pays dans le gris RDA durant presque 30 ans…
Igor deperraz