Prieurs de rue
Les « prieurs de rue » n’occupent pas l’espace public, ils l’habitent, le vivent et le font vivre. Comme jadis les crieurs de journaux ou les camelots emportant sur leurs charrettes les peaux de lapins, ces passagers du bitume se tournent vers la Mecque pour s’immerger dans le tumulte de la ville. Conjurant l’individualisme, le chacun chez soi, ils réinventent le vivre ensemble, cher à nos politiques. Priez dans la rue par foi, jeu ou volonté d’exister ne peut que susciter l’enthousiasme. Partager ce petit moment de collectif est nécessaire pour comprendre l’autre dans sa différence. Ouvrir les portes et se montrer, dans la transparence ne peut que servir la démocratie et son expression libre .Les extrémistes ne poussent que dans les espaces clos, à l’abri de la voie publique relayant une voix impénétrable et pervertie. En stigmatisant ces occupants de la rue, nous oublions ces milliers de voitures, stationnant sur les trottoirs et abusant du domaine public comme ces panneaux d’affichage invasifs tournés vers la Mecque de la consommation .La rue, cet espace de toutes les revendications entre Bastille et République n’a-t-elle jamais accueilli ces pourfendeurs de la prière du Vendredi.
Profitons du printemps pour sortir nos tapis, occupez les avenues pour priez ou pique-niquer.
N’est ce pas l’objet de toutes les politiques de la ville d’avoir redonner aux piétons des pavés pour les pieds , par la création d’ espaces piétonniers ou des opérations Paris- plage .Acceptons le Paris Mosquée, voyage ensoleillé d’un islam décomplexé et respectueux de la laïcité.
Igor deperraz. .