Presse neutre et sans logo
Le paquet de cigarettes sera bientôt neutre, il n’y aura plus de publicité ou de signes distinctifs. Adieu chameau ou cow-boys, le monde du fumeur sera définitivement privé de sa petite illustration. Comme pour le médicament générique, l’emballage ne fera plus appel à l’imaginaire pour enrôler ses clients.
Une idée que l’on pourrait aussi appliquer à la presse pour endiguer la chute des ventes en kiosque. En obligeant, tous les titres à ne plus se différencier par un titre, Le Figaro, Le nouvelle obs., le canard enchaîné ou Le monde auraient un numéro. Une vision ultra moderniste du journal.
Donnez-moi le numéro 13 !, non aujourd’hui je vais essayer le numéro 6 ! Fini les une ravageuses sur le sexe, DSK ou sur le retour de l’homme providentiel….Seul du texte et de la qualité rédactionnelle. On n’achèterait plus un journal pour sa première page, mais pour sa qualité intrinsèque.
Au moment où le Nouvel observateur repense et se fait un lifting pour gommer les rides qui avaient fini par donner une image veillotte du titre, l’ensemble de la presse s’obligerait à ne plus faire appel à l’instinct voyeur de son public, mais à son intelligence.
Pour les cigarettes, les pouvoirs publics espèrent une baisse des ventes, pour la presse une hausse. Une contradiction qui s’explique par une relation différente à la cigarette et au journal. Un journal n’est toxique que lorsque son tirage baisse et que l’on est obligé de le vendre au plus offrant pour assurer sa survie, une cigarette est toxique par son tirage...
Pourquoi ne pas essayer ? Au rythme où cela va la presse papier ne sera bientôt plus qu’un seul et même produit emballé sous des noms différents, mais distillant la même prose … alors à bon fumeur, bon lecteur .Bon chat, bon rat.
Igor Deperraz