Les deux fronts.
Si François Hollande est en route pour la victoire, le Président sortant n’est pas massivement rejeté pour son excès de droitisation mais parce qu’une partie par de nos concitoyens a, pour des raisons connues franchi le pas liberticide en donnant ses voix au front National. Le vote populiste représente aujourd’hui en France trente pour cent des votes exprimés. Même si l’on ne peut mettre sur le même plan les deux fronts, il y a aujourd’hui en France une personne sur trois en âge de voter qui n’adhère plus aux idées sociales démocrates et préfèrerait engager un bras de fer avec l’Europe. Une personne sur trois qui pense la France comme une citadelle assiégée par la finance et qui espère changer la donne en se retournant sur elle-même. Si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire François Hollande ne pourra ignorer ce front du refus qui entend bien imposer sa résistance dans la rue. La France comme l’Europe ne traverse pas seulement une crise économique de grande ampleur mais elle vit sa marginalisation comme la perte d’un rêve à jamais perdu. La montée de tous les dangers pour la cohésion sociale et le bien être ensemble a commencé au soir du premier tour. Le populisme protéiforme s’affirme comme la nouvelle utopie politique de ce début 21 siècle. Sous des concepts bien différents des années trente mais toujours aussi menaçant pour la démocratie. Le prochain gouvernant aura donc à sortir le pays de la crise économique mais il devra aussi réinventer l’utopie sociale dans cet espace restreint qui nous échoit aujourd’hui.
Igor deperraz